Prendre de l’air: le plein air comme source de bien-être

Avec les temps anxiogènes actuels, j’ai beaucoup lu sur les bains de nature, et l’importance de passer des moments en plein air. Comme quoi ça diminue le stress et l’anxiété. Si tu veux en savoir plus, la fondation David Suzuki explique bien le phénomène.

Ça m’a fait penser à comment ma relation avec le plein air s’est concrétisée. 

Début d’année, secondaire 2, je venais de changer de pavillon. L’école divisait les premières années du reste des étudiants. J’étais donc rendue dans le grand pavillon anciennement occupé par des religieuses.

Le bâtiment centenaire, les murs en pierre, les cinq étages si longs à monter, plein de monde; moi qui avait lu Harry Potter récemment, je me sentais un peu dans un monde irréel, perdue dans les longs couloirs. 

C’est donc en me sentant déboussolée, un peu étouffée par cette nouvelle réalité, que je survole le guide des activités parascolaires. Je tombe sur l’annonce du club de plein air. Musicienne plus que sportive, d’habitude c’était les cours artistiques et de musique qui m’interpellaient. 

Qu’est-ce qui m’a accroché… les sorties en gang? L’accent mis sur le plaisir de bouger plutôt que sur la performance. S’il y avait bien un sport que j’avais beaucoup pratiqué avant c’était le camping et la randonnée, des activités où je me faisais confiance.

P.S Merci à mes parents là-dessus, je me suis peut-être plaint dans les nombreuses randos qu’on a fait, mais aujourd’hui, je ne me rappelle que du positif 😊

Je me suis inscrite!

Chaque sortie de plein air (4 par année), était source d’excitation, d’une grande planification et une organisation sérieuse. On partait avec les vieilles vans 15 passagers des religieuses. Imagine un gros westfalia bleu acier, avec des banquettes qui sentent le vieux tissu et la suspension qui laisse à désirer. Un vrai “trip”! Clairement pas “legit” comme transport scolaire en 2020.

On devait bien être 15 élèves, 2 profs, tous les niveaux secondaires mélangés. Je me suis faite des amis dans les autres années, dont 2 filles de secondaire 5, des filles accomplies, confiantes. Des grandes sœurs. J’avais jamais eu ça, c’était inspirant et rassurant.

Bref juste la préparation et le transport était une aventure qui valait la peine!

Notre première sortie

Le bien-être

Une randonnée dans les Whites, aux États-Unis, au mois d’octobre.

Mon équipement : le vieux sleeping de ma mère je crois, tu sais le sleeping sans chiffre pour dire c’est fait pour quelle température. Un vieux matelas de sol, gonflable tout de même, orange cuivré. Des bottes de marche neuves (cadeau de fête). Et beaucoup trop de “stock”!

On n’a pas dormi ben ben.

On a été tout mouillé parce qu’il neige au mois d’octobre dans les Whites.

 

On a mangé un drôle de souper, car celle qui devait égoutter les pâtes les a échappées par terre.

Donc on a mangé beaucoup de misère non? 

 

C’était incroyable.Les paysages

 

 

Je n’ai jamais fait partie d’une équipe sportive pour participer aux tournois à toutes les fins de semaine, ou encore partir aux Jeux du Québec. Je ne peux pas parler de cette expérience qui doit elle aussi être marquante.

Mais j’ai un faible pour ma version plein air où j’ai vécu beaucoup de choses par le simple fait de vivre en groupe dans la nature.

Quand ton amie a un peu peur du noir et te demande de rester réveiller quand elle va faire pipi dans le bois pour être certaine qu’elle soit ok, et que tu ne te poses pas la question si tu dis oui ou non, c’est juste une évidence.

Quand quelqu’un échappe son souper à terre et que tout le monde donne un peu du sien quitte à avoir un peu faim.

Quand autour du feu de camp, on se compte des énigmes à se creuser la tête pendant toute la fin de semaine. Et on chante des chansons. Le meilleur boute!

Quand tu apprends à ne pas virer folle quand tu compte par dizaines (ou centaines?) tes piqûres de moustiques. 

Mais le plus important je crois, c’est que c’était sans me rendre compte de tout cela. Notre prof n’a jamais eu à nous dire « là tu dois te concentrer et performer » ou encore « j’aimerais que tu travaille sur ça »… ça se faisait tout seul.

Les éléments naturels ont provoqués des apprentissages sans intervention des accompagnateurs. Et malgré toutes ces sources d’inconfort que j’ai décrite, j’ose croire que comme moi, tout le monde se sentait bien. Un bien-être qui perdurait quand on revenait dans notre routine de l’école et qu’on se croisait dans les couloirs. C’est pour ça qu’une fois de retour, on parlait déjà de la prochaine sortie.

Je pense que des expériences aussi riches, ça se vit juste en nature.

Et toi? Qu’est-ce que le plein air t’a apporté pour que tu continues à vouloir y passer tes fins de semaine? 

 

Sophie

Article rédigé par Sophie Dancose, guide-kinésiologue et adjointe administrative chez Kinadapt

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